tourer de ses respects et la faire jouir des égards de la République.
Le 26 mai, l’armée était partie aussi du Port-au-Prince. Arrivée au Boucassin, elle trouva l’ennemi, sous les ordres du général Pierre Toussaint, en possession d’une position fortifiée sur une éminence. Il fallut combattre ; mais cerné et canonné, l’ennemi évacua ce point dans la nuit du 31. Le lendemain, Pétion fit continuer la marche sur Saint-Marc : le 2, il reçut des dépêches de Bazelais qui lui apprenaient la prise des Gonaïves, le 28 mai. De Mont-Roui, il lui envoya de nouvelles instructions pour le cas où il serait forcé d’abandonner cette ville ; mais il fut satisfait de ce succès qui avait dû produire une diversion favorable aux insurgés de la péninsule.
En effet, ceux-ci s’étaient enhardis par l’avantage obtenu contre Toussaint Brave et la retraite de Romain au Port-de-Paix ; ils avaient encore jugé devoir prendre l’offensive, à la nouvelle qu’ils avaient reçue de l’expéditien dirigée contre Saint-Marc et la marche de l’armée sous les ordres du Président d’Haïti. Nicolas Louis se porta alors contre le Port-de-Paix d’où il réussit à chasser Romain qui, blessé dans le combat, se retira à Saint-Louis avec ses troupes. Dans ces circonstances, ayant appris la présence de Bazelais aux Gonaïves, Nicolas Louis tenta de le joindre en forçant les lignes ennemies au Gros-Morne : il combattait, quand il sut l’évacuation des Gonaïves par les républicains ; il dut revenir au Port-de-Paix où il se retrancha.
Il était sans doute difficile de défendre la ville des Gonaïves, ouverte du côté de la terre ; il eût fallu improviser des ouvrages qu’un ingénieur eût tracés, dans la prévoyance que les forces du Nord arriveraient incessam-