Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/89

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cités qu’il avait commises sur leur territoire, en 1805, n’avaient été ordonnées que par Dessalines.

Dès que le généralissime eut appris l’arrivée de Lamarre dans la péninsule, il se disposa à marcher à la tête de ses forces disponibles pour l’en chasser et terrasser l’insurrection partout où elle se montrait. Lamarre était à peine rendu au Port-de-Paix, où il avait environ 2000 hommes sons ses ordres, que l’armée du Nord vint l’y assiéger : les généraux Toussaint Brave, Pourcely, Guillaume et Raphaël étaient dans ses rangs. À un combat qui précéda le siège, entre Pourcely et le colonel Bauvoir, sur l’habitation Mayance dans les montagnes de Saint-Louis, ce général fut tué : un de ses aides de camp vint aussitôt se rendre aux républicains.

Durant le siège, ceux-ci étaient enfermés dans les forts ; ils y subirent de grandes privations et repoussèrent un assaut qui leur fut donné : leurs ennemis y perdirent beaucoup d’hommes. Il fallut évacuer : les républicains durent faire des prodiges de valeur pour traverser au milieu de 8,000 hommes qui cernaient les forts ; ils se frayèrent un passage au milieu d’une embuscade formidable où il était difficile de se reconnaître pendant la nuit, le général Raphaël y fut tué, et Jacques Louis, ancien colonel de la 9e, y fut blessé.

Cette évacuation eut lieu lu 15 juillet, dans la nuit. Le 16, Lamarre en parla dans une lettre à Panayoty à qui il demandait des cartouches ; et le 27, de l’habitation Pellier aux Moustiques, il en rendit compte au Président d’Haïti. « J’ai pris position dans les mornes, dit-il, afin de profiter des avantages qu’on a de combattre dans les défilés. Je suis, néanmoins, toujours en face de l’ennemi. Tous les chefs de la garde nationale des hauteurs