Lorsque la 21e eut appris les desseins de Yayou, de porter les armes contre moi, elle en montra de l’horreur et de la répugnance, et le quitta entièrement[3]. Il fut contraint, se voyant abandonné de sa troupe, de s’acheminer vers Jacmel, avec ses affidés ci-dessus dénommés. Le lendemain 24, je me transportai à Léogane où le général Magloire vint me joindre, d’après l’invitation que je lui en avais faite. Ce général me répondit de Yayou et se chargea de le ramener : ses soins ont été superflus[4]. Yayou, après s’être débarrassé de sa suite, a gagné les bois afin de s’y former des partisans ; mais j’ai envoyé à sa poursuite des détachemens sur tous les passages par où il peut se rendre à l’ennemi. Je ne désespère pas qu’avant peu il ne tombe entre mes mains. Jean-Charles Cadet a été arrêté dans la plaine du Cul-de-Sac : il cherchait à pénétrer à l’Ar--
- ↑ Qu’on ne s’étonne pas de cette initiative des soldats, pour faire battre la générale ; ils ne furent jamais dévoués à aucun chef comme à Pétion : d’autres faits seront encore mentionnés à cet égard.
- ↑ La veuve de Germain, par esprit de vengeance, n’avait pas tardé à se donner à Yayou dans ce dessein : elle exerçait sur lui une puissante influence, par son caractère impérieux.
- ↑ L’adjudant-général Marion abandonna Léogane, à l’arrivée de Yayou, et se rendit à Jacmel où il trouva un asile chez le capitaine Michel, son ancien ami de la Légion de l’Ouest. Il avait dû fuir devant cette conspiration flagrante.
- ↑ Magloire Ambroise avait des relations intimes avec une sœur de Yayou : de là son espoir de le ramener. À son tour, il fut égaré principalement par cette femme.