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bourin, grand juge ; et B. Inginac, Secrétaire Général, Depuis longtemps, ils participaient au gouvernement de la République : c’était récompenser leur zèle que de les appeler à remplir ces grandes fonctions.


Dans le courant du mois de septembre, S. Bolivar était arrivé au Port-au-Prince, encore en fugitif. Quand il partit des Cayes, en avril, il se rendit avec sa flotille à l’île de la Margarita. Le 31 mai, il opéra le débarquement de ses troupes sur la Côte-Ferme, à Carupano où deux de ses meilleurs généraux, Mariño et Piar, se séparèrent de lui pour aller recruter des forces dans l’intérieur. Bolivar se porta alors à Ocumare où il débarqua le 3 juillet. Le 6, dans une proclamation aux liabitans de Venezuela, il décréta « la liberté générale des esclaves, » comme il l’avait déjà fait à la Margarita et à Carupano. « Nos malheureux frères qui endurent l’esclavage, dit-il, sont dès ce moment, déclarés libres. Les lois de la nature et de l’humanité, et le gouvernement lui-même réclament leur liberté. Désormais, il n’y aura dans Venezuela qu’une classe d’habitans : tous seront citoyens. »

Après ce nouvel acte, où il tenait pour la troisième fois sa parole donnée à Pétion, il se rendait à Valencia, lorsque le 10 juillet, il rencontra le général Morales, Espagnol royaliste, qui le vainquit dans un combat. Contraint de fuir, Bolivar revint à Ocumare où il s’embarqua sur la Diane, bâtiment des indépendans. Il se dirigeait avec toute la flotille à l’île hollandaise de Buenos-Ayres, quand l’amiral Brion le joignit et le persuada de retourner auprès de ses compagnons d’armes. Maisayant rejoint Mariño et Piar, ces deux généraux l’accablèrent