Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/309

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ainsi, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, la situation du pays ne présentait aucun danger réel pour le gouvernement paternel qui le régissait. Les étrangers comme les nationaux vivaient avec sécurité sous ses lois protectrices des intérêts de tous, et chacun, on peut le dire, ne formait qu’un vœu : c’est que le chef illustre de ce gouvernement vécût encore longtemps pour continuer le pouvoir qu’il faisait aimer par ses qualités personnelles.

Mais lui, mais Pétion, jouissait-il de la même sérénité d’âme que ses administrés ? Certes, sous le rapport politique, aucun d’eux n’avait autant de confiance que lui dans l’avenir de son pays, et nous l’avons déjà fait remarquer à propos de son discours à l’installation de la chambre des représentans. Mais nous avons dit aussi quelle fut, à notre avis, l’imprudence commise dans le vote d’un budget de dépenses, que la situation financière de l’État ne permettait pas de réaliser, et qui laissait cependant d’autant plus d’espoir à tous les salariés, qu’une loi décrétée le même jour, en prescrivait l’exécution ponctuelle à partir du 1er janvier 1818, et que l’adresse, de la chambre au peuple affirmait que rien ne serait plus facile.

Or, le mois de janvier s’écoulait sans que le trésor public vît affluer dans ses caisses les nombreuses recettes qu’on s’était promis d’effectuer, même au Port-au-Prince où les ressources sont plus considérables ; et cependant, magistrats, fonctionnaires civils et militaires, généraux, officiers et soldats, tous s’attendaient à être payés le 31 du mois, conformément aux lois précitées. C’était une

    celle de 1816, le gouvernement français en fit remplir et que « les négociations cessèrent d’avoir un caractère officiel, et tendirent plutôt à préparer les voies qu’a trouver une solution. » — T. 2, p. 31.