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l’exercice du pouvoir législatif avec le Sénat, et le Président d’Haïti qui eut seul l’initiative de la proposition de presque toutes les lois. Le président dut être désormais nommé à vie, avec les attributions inhérentes au pouvoir exécutif, afin d’asseoir la tranquillité publique sur des bases durables. En conséquence de ces dispositions nouvelles, Pétion fut élu à vie par le Sénat.

En même temps, une nouvelle mission du gouvernement français arriva dans la République, cette fois avec un caractère public et digne d’une nation puissante et civilisée. Mais, après une longue correspondance entre les commissaires et Pétion, et une infructueuse tentative de même nature de leur part envers Christophe, cette mission échoua dans le but qu’elle poursuivait, et qui tendait, comme en premier lieu, à faire proclamer la souveraineté du Roi de France à Haïti. Cependant, Pétion renouvela ses premières propositions, tandis que Christophe déclarait par un acte, qu’il ne traiterait avec la France que sous la médiation et la garantie de la Grande-Bretagne.

À cette époque, S. Bolivar reparut dans la République, après quelques revers dans sa patrie, et il reçut encore de Pétion d’autres secours pour l’aider, cette fois, à la reconquérir définitivement. Il se rencontra sur le sol hospitalier d’Haïti avec le général Mina qui y passa, en allant aider le Mexique dans son indépendance prononcée à l’égard de l’Espagne ; et l’on voyait encore dans la République, des Français qui vinrent s’y réfugier en fuyant les réactions politiques de leur pays.

Dans la même année, Pétion fonda le lycée national de la capitale, destiné à l’enseignement des jeunes garçons, et un pensionnat, à celui des jeunes filles. En subvenant aux besoins intellectuels du pays dont il venait