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entérinement par le Sénat : ce qui serait un juste retour de la remise qu’il venait de faire de ses explications écrites. Boyer ne pouvait refuser une telle lettre ; il promit de la faire et de la remettre le lendemain ; la voici :


xxx « Monsieur le Baron,

» Les explications contenues dans votre note officielle, en date d’hier, prévenant tout malentendu sur le sens de l’article Ier de l’ordonnance du Roi de France qui reconnaît l’indépendance pleine et entière du gouvernement d’Haïti, et confiant dans la loyauté de Sa Majesté Très-Chrétienne, j’accepte, au nom de la nation, cette ordonnance, et je vais faire procéder à son entérinement au Sénat avec la solennité convenable[1].

» Recevez, Monsieur le Baron, l’assurance de ma haute considération,

Signé : Boyer.

« Au Palais national du Port-au-Prince, le 8 juillet 1825, an xxiiie de l’indépendance. »


Cette lettre fut remise, dans la matinée de ce jour, à M. de Mackau, qui expédia aussitôt le brig le Rusé auprès des amiraux Jurien et Grivel, pour leur annoncer le succès de sa mission et les inviter, du consentement de Boyer, à venir dans le port de la capitale avec tous les navires de guerre, afin d’ajouter, par leur présence, à l’éclat de la cérémonie de l’entérinement de l’ordonnance au Sénat et des fêtes qui la suivraient. La Béarnaise partit pour la France dans la soirée du 8, emportant des dépêches de M. de

  1. On remarquera que cette lettre ne fit aucune réserve par rapport au chiffre de l’indemnité, de même que M. de Mackau n’en parla point dans ses explications écrites, parce qu’il conseilla à Boyer d’écrire une lettre à ce sujet à Charles X, en promettant d’appuyer sa réclamation.