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du sexe masculin, tout en encourageant les établissemens particuliers. Outre les écoles du gouvernement, des commissions d’instruction publique furent formées pour les surveiller, d’après la loi publiée en 1820. Dans ces premiers temps, il n’était pas possible de mieux faire ; mais nous aurons à examiner plus tard s’il n’était pas du devoir strict de Boyer de doter, et le Cap-Haïtien et les Cayes, d’un « lycée national » à l’instar de celui du Port-au-Prince, afin de procurer à la jeunesse du Nord et du Sud une instruction supérieure à celle qu’elle recevait dans les écoles primaires de ces villes.

C’est ici le lieu de parler d’une idée conçue par le secrétaire général Inginac et qui parvint à notre connaissance.

Dès la réunion du Nord, il proposa à Boyer de réunir dans les bureaux de la secrétairerie générale un certain nombre de jeunes hommes qui paraîtraient dans tous les départemens avoir le plus d’instruction, le plus d’aptitude, afin de les former à la correspondance officielle du gouvernement et de les initier à la pratique des affaires publiques, sous les yeux du chef de l’État, pour devenir avec le temps des hommes capables dans l’administration. Le Président d’Haïti exerçant toutes les attributions que nous avons énumérées en parlant de la loi rendue en 1819 sur celles des grands fonctionnaires, Inginac pensait, avec raison ce nous semble, que ces jeunes employés puiseraient des connaissances utiles dans l’application qu’ils verraient faire chaque jour du pouvoir gouvernemental. — Il avait, un autre motif : le travail des bureaux qu’il dirigeait s’était accru par la réunion du Nord et paraissait devoir s’accroître encore, d’après les dispositions où se trouvait la partie de l’Est de se réunir à la République. Dans une telle