Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 8.djvu/159

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par Sabourin, intitulé : Le Peuple de la République d’Haïti, à Messieurs Vastey et Limonade. Il réfuta toutes les imputations calomnieuses consignées dans les deux autres. On leur annonça que désormais, tous ceux qu’ils enverraient encore seraient immédiatement livrés aux flammes, pour toute réponse[1].


Nous avons déjà parlé des nombreux corsaires qui parcouraient en tout sens la mer des Antilles, des forbans qui profitaient de la guerre des colonies espagnoles avec leur ancienne métropole, et de celle des États-Unis avec la Grande-Bretagne, pour infester les mêmes parages et commettre des actes de piraterie. Après la défense faite par Pétion à tout Haïtien de prendre service à bord de ces corsaires, et de laisser vendre les marchandises provenant de leurs prises, on arriva à soupçonner des citoyens de la République d’actes de piraterie, en servant sous les forbans. En conséquence, le 4 août 1814, le président avait provoqué du sénat une loi contre les pirates ; et le 31 octobre suivant, cette loi fut rendue, portant peine de mort contre eux et leurs complices par recel, etc. Elle renvoya, pour l’instruction des procès, aux formes prescrites dans les anciennes ordonnances des rois de France, de 1681 et 1718, dont les dispositions se trouvaient peu applicables aux localités du pays.

Après la publication de cette loi, un officier de la marine de la République, nommé Bellevue, et quelques

  1. C’est à peu près à cette époque que Colombel arriva au Port-au-Prince. Il fut accueilli par Pétion qui le nomma son secrétaire particulier. Ayant eu l’occasion de voir D. Lavaysse à Paris, ce dernier lui fit les plus grands éloges du président en l’engageant à aller servir la République. Ce jeune homme était né à Miragoane, de parens respectables ; il avait reçu une brillante instruction en France.