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durent payer dorénavant 7 pour cent. Ces marchandises anglaises, importées par navires haïtiens, ne devaient payer que 5 pour cent, et celles de toutes autres nations par les mêmes navires, 9 pour cent. Ainsi, la faveur faite par Pétion aux produits de la Grande-Bretagne était maintenue ; mais le fisc prélevait 2 pour cent de plus que par le passé, et le pavillon national recevait la protection et les avantages qui lui étaient dus.

À l’exportation, les principaux produits du pays restaient assujétis aux mêmes droits qu’en 1817, d’autres éprouvèrent une réduction. Une autre loi de cette session réduisit aussi l’impôt territorial sur le sucre et le sirop, en les affranchissant des droits d’exportation pendant une année, afin d’en encourager la sortie, parce que le commerce diminuait ses exportations à cause plutôt de la fabrication défectueuse de ces deux denrées[1]. Les droits de consignation, de cubage et de jaugeage furent supprimés.

Au moyen de ce remaniement du tarifa l’importation, et des dispositions de la loi qui assuraient plus d’ordre et de régularité dans la perception des droits, le trésor public vit augmenter ses revenus. Aussi l’année 1819 donna 1,852,940 gourdes de recettes et 1,660,101 gourdes de dépenses, d’où la balance en sa faveur de 172,839 gourdes. Nous regrettons de ne pouvoir donner ici les chiffres de 1818, qui ont échappé à toutes nos recherches ; il eût été

  1. Il est certain que la mauvaise fabrication du sucre du pays, outre les frais de production, contribua à empêcher l’exportation de ce produit, de même que la préparation du café, mal soignée, est cause de son faible prix à l’étranger, en comparaison du café d’autres provenances. Dans cette année, on exporta 22,500,000 livres de café ; 875,000 livres de sucre ; 213,000 livres de coton ; 283,000 livres de cacao ; 3 millions de livres de campêche, etc., le tout en chiffres ronds. — En 1818, l’exportation du café avait été de 20,300,000 livres ; 1,900,000 livres de sucre ; 384,000 livres de coton ; 326,000 livres de cacao ; 6,800,000 livres de campêche, etc.