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de foi, comme plusieurs s’efforcent de le faire, ils exposeront la religion chrétienne à la risée des sages du siecle. Ces Docteurs pensent les éclairer par des raisons pressantes. Mais à parler veritablement ces raisons ne font pas suffisantes pour les convaincre. Si qui velint articulos fidei demonstrare, sicut aliqui uituntur ; patebit risui fides christianorum apud sapientes hujus seculi, astimantes ipsos fideles talibus rationibus moveri ad assenticundum tanquam urgentibus, cum in rei veritate non cogant. S. Thom. cont. Gent. pag. 178.

Je crois actuellement avoir montré évidemment, qu’on ne peut accuser Julien de mauvaise foi, à cause de son changement de religion. Cependant j’examinerai encore une objection, qu’on pourroit faire contre le Paganisme.

Il est vrai, pourroit-on dire, que la religion chrétienne présentée purement & simplement, telle qu’elle est dans ces dogmes, a des choses revoltantes ; mais ces mêmes dogmes, qui ne peuvent être demontrés évidemment par des argumens a priori, sont appuiés sur de fortes preuves a posteriori. Les Chrétiens ont les Prophéties, l’etablissement de leur religion par des gens simples & sans autorité, la rapidité de ses progrès ; tout cela ne se fait point sans le secours du Ciel. Malheureusement pour Julien le paganisme s’appuioit sur les mêmes raisons, & sans doute ce fut ce qui le jetta dans l’erreur Les Payens avoient aussi leurs Oracles & leurs Prophe-.

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