Page:Argens - Julien l’Apostat - Deffense du paganisme par l’empereur Julien.djvu/70

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S. Augustin : sans cela l’Eglise auroit condamné dans un tems ce qu’elle auroit approuve dans l’autre ; & son infaillibilité eût été ruinée de fond en comble. On a donc eu recours à cette ressource. Mais elle est si mauvaise qu’elle ne peut tromper que les gens, qui veulent s’aveugler eux mêmes, ou qui n’ont pas le sens commun : car l’Eglise a approuvé autre fois ce Dogme si souvent repeté dans S. Augustin, quibus omnia cooperantur in malum, ipsa etiam oratio vertitur in peccatum ; & elle condamne actuellement le Pere Quênel comme un heretique, parcequ’il dit, que la priere d’un pêcheur est une nouvelle offense, lorsqu’il n’est pas dans l’intention de se convertir. Il faut donc que les Evêques nos Contemporains croient, qu’il n’y a personne qu’eux qui entende le latin, ou qu’on ne lit pas d’avantage aujourd’hui les ouvrages de S. Augustin que la plupart de leurs Mandemens.

C’est assés avoir montré que l’intolérance dont les Ecclésiastiques se sont fait dans tous les tems une gloire cruelle, a pû, & même dû engager Julien à vouloir détruire, autant qu’il pouvoit, une Religion qu’il regardoit comme devant être un jour la cruelle persecutrice de celle, qu’il avoit embrassée par choix & par goût.

Je reviens actuellement à la traduction de cet ouvrage. J’y ai joint deux différentes sortes de notes ; les premieres sont purement grammaticales & regardent le sens du Texte : les secondes servent de refuta-

refuta-
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