Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/191

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Une heure après que nous eûmes mouillé, le consul de France vint à notre bord voir l’ambassadeur ; ils eurent une conférence particulière.

Une escadre hollandaise de cinq vaisseaux de guerre, que nous avions trouvée devant Alger, fit le principal sujet de leur entretien ; elle inquiétait infiniment M. d’Andresel ; il avait des ordres exprès de la cour de ne descendre à terre que lorsqu’il aurait parole qù’on signerait le renouvellement de la paix. Les Hollandais, las d’avoir la guerre avec eux, étaient pour traiter d’un accommodement ; cette circonstance rendait notre négociation beaucoup plus difficile. Les Algériens ne vivent que de pirateries ; il fallait nécessairement que s’ils faisaient la paix avec les Hollandais, ils rompissent avec nous. Nous restâmes deux jours sans qu’il nous tût permis dé débarquer. Le troisième, le consul, suivi du kiaia, ou ministre du dey, vint visiter l’ambassadeur, et lui déclarer de la part de son maître que le divan avait résolu de donner toute sorte de satisfaction à la France, et de renouveler la paix.

Depuis ce jour la négociation des Hollandais alla de mal en pis. Ils en attribuèrent la