basses. Le seul danger que je courais, était d’être aperçu en montant ou en descendant la muraille, qui pouvait bien avoir six pieds d’élévation. Le soleil était encore fort haut, et pendant la chaleur, il est rare que les Turcs montent sur leurs terrasses.
Ces raisons me paraissant excellentes, à peine l’abbé de Biron et Clairac m’eurent-ils quitté que, sans consulter ma belle Algérienne, je sautai le long de la muraille dans sa maison. Elle fut si étonnée de me voir faire un coup si hardi, qu’elle ne sut que dire. Je savais comment on faisait l’amour à la turque : je lui pris la main, je la lui baisai, elle ne s’en défendit pas, et après une conversation d’un quart d’heure, où nous ne nous entendions guère l’un l’autre, je me mis dans le cas, ou d’être Turc, ou d’être empalé.
Je trouvai ma nouvelle conquête si belle, que je résolus, au risque de tout ce qui pourrait en arriver, de la revoir tous les jours jusqu’au départ des vaisseaux. Je le lui fis comprendre en langue franque, que je parlais un peu, et lorsque je voyais qu’elle avait peine a concevoir, j’avais recours aux signes. Comme le jour baissait extrêmement, elle me dit de me retirer et de venir sur la