ayant été autrefois pensionnaire dans ce couvent, elle l’y avait remise jusqu’à la conclusion de son affaire.
Je priai ma sœur de me faire faire connaissance avec elle. Comme elles étaient fort amies, elle me présenta. J’offris le peu de crédit que je pouvais avoir pour solliciter le procès de sa mère. Elle me remercia de la façon du monde la plus obligeante. Je m’informai, avant de sortir, à quelle heure elle était au parloir ordinairement : elle me dit que sa mère venait la voir tous les jours à deux heures ; j’y retournai le lendemain, et je les trouvai ensemble. J’offris à la mère tout ce qui dépendait de moi, ajoutant que ma sœur m’avait prié d’agir le plus vivement qu’il me serait possible, et que l’amitié qu’elle avait pour sa fille lui faisait prendre une aussi tendre part à son procès, que si c’était une affaire qui l’intéressât elle-même. La conversation devint générale, et les parloirs s’étant remplis de monde, je vis mademoiselle de Besaudin avec plus de liberté.
Sa mère étant obligée de solliciter ses juges, fut forcée de la quitter ; et, comme elle se retirait, je priai ma sœur de l’engager à rester encore quelque temps : elle le fit par com-