d’un mois d’y aller tous les jours. J’avais abandonné les sciences et les arts pour la seconde fois. À peine j’étais amoureux que tout m’ennuyait, excepté ma maîtresse, et j’étais réellement touché de la Besaudin ; je crois même, qu’après Sylvie, je n’ai rien aimé autant qu’elle.
Le procès de la mère devant bientôt se terminer, elle tira sa fille du couvent pour aller solliciter ses juges ; elle m’avertit qu’elle n’y rentrerait plus. Cette nouvelle me fit une peine sensible, par la contrainte où je serais dorénavant pour lui parler. L’amour m’inspira un moyen qui fit que ce qui devait me nuire, me servit infiniment. Je pensai que je pourrais la voir chez sa mère, sous le prétexte de son procès qu’elle avait infiniment a cœur : j’y allai comme je l’avais projeté. Elle me fit beaucoup de politesses, et me pria de vouloir bien continuer mes soins, ajoutant qu’elle sentait combien peu elle méritait mes attentions ; mais qu’elle espérait que les prières de ma sœur feraient plus que les siennes. Je lui promis de lui rendre compte tous les jours de ce que m’auraient dit les juges, et je devins dès ce moment son solliciteur en titre. Je voyais la fille tous les jours : je lisais dans