bien des occasions deviennent utiles, qui dans le commencement d’une passion ne peuvent servir, je trouvais souvent le moyen de voir ma maîtresse en particulier. Pour achever mon bonheur, la mère, pour qui je m’intéressais véritablement, gagna son procès avec dépens, excepté un incident de fort peu de choses que les juges remirent à l’instruction. C’est ainsi qu’il semblait que le parlement, d’accord avec mon amour, cherchait des prétextes pour arrêter madame Besaudin et sa fille.
Il était temps que mon étoile agît ; je jouissais d’une félicité trop parfaite. Un vieux négociant, laid, mal bâti bisarre, jaloux, mais riche, appelé Méry, devint amoureux de ma maîtresse ; il la fit demander en mariage à la mère : celle-ci accepta l’offre avec plaisir et crut que sa fille penserait de même ; elle fut bien surprise, lorsque, le lui ayant appris, elle se jeta en pleurs à ses pieds, en la priant de ne point la rendre la personne la plus malheureuse du monde ; elle protesta qu’elle se jeterait plutôt dans un couvent que de donner jamais son consentement à un pareil mariage.
Lorsque j’allai chez elle, je la trouvai plongée dans une tristesse extraordinaire. La mère