Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/261

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lutions dans mon cœur. On proposa pour moi à mon père un établissement fort considérable et qui me mettrait dans une grande aisance. Je crus que s’il s’y trouvait quelque difficulté, ce serait de son côté, et je n’eusse jamais pensé que ma mère, qui jusqu’alors avait paru avoir beaucoup d’amitié pour moi, en eût fait naître aucune. Je me trompai cependant. Quoiqu’elle eût toujours la même tendresse, elle ne put se résoudre à vivre avec une belle-fille ; elle craignit que leurs caractères ne pussent s’accorder ensemble, et que cette division ne fît un mauvais ménage. Mon père ne jugeant pas que ses affaires lui permissent de séparer nos intérêts, il fallut ne pas songer à m’établir.

Quelque sensible que je fusse à ma situation, je la cachai à tout le monde, excepté à Clairac. Cet ami fidèle était arrivé de Constantinople depuis peu de temps et s’était

    nombreux, les amusemens multipliés, beaucoup de courtisanes, une population d’environ 70,000 habitans ; tous ces avantages sont dus à la sagesse et au bon gouvernement des grands-ducs, dont le souvenir est en vénération dans toute la Toscane, que nous appelons Etrurie, sans doute pour paraitre plus savant que nos devanciers.