pouvoir lui être attaché par quelque endroit. Je lui écrivis pour lui demander une compagnie dans son troisième bataillon, s’il y en avait de vacantes. Il me fit la grace de m’en accorder une ; je pensai donc à la lever le plus tôt qu’il me serait possible, et ces embarras m’empêchèrent d’aller joindre Sylvie, qui avait repris dans mon cœur la place qu’elle y avait eue avec plus d’empire que jamais. Elle fut obligée de retourner en Espagne auprès de son mari, et moi je conduisis ma compagnie à Besançon, où étaient nos deux premiers bataillons, et où s’assemblait le troisième[1].
L’image de Sylvie me suivait partout ; j’attendais avec impatience que la campagne fût finie pour aller la voir. J’étais résolu de passer jusqu’en Espagne, s’il le fallait ; les apprêts que nous étions obligés de faire pour la campagne aidèrent à me distraire de ma mélancolie. Nos deux bataillons partirent pour aller aux lignes d’Etlingen, et nous vîmes avec regret que nous ne les suivions pas ; mais M. le duc de Richelieu en passant à Besançon,
- ↑ Le marquis servait alors dans le régiment de Richelieu.