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Page:Argens - Mémoires du marquis d’Argens.djvu/45

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dans le bombardement ; nos ennemis nous envient tout, jusqu’à la lumière du jour que nous respirons ; il faudra pourtant qu’ils nous laissent une place, et si elle est sûre, je me fais une fête de vous y recevoir.

» Eh bien, mon cher marquis ! que devient la paix de la France ? Vous voyez que votre nation est plus aveugle que vous n’avez cru ; ces fous perdent le Canada et Pondichéry pour faire plaisir à la reine et à la czarine. Veuille le ciel que le prince Ferdinand les paye bien de leur zèle ! ce seront les officiers innocens de ces maux et les soldats qui en seront les pauvres victimes, et les illustres coupables n’en souffriront pas. Voici des affaires qui me surviennent ; j’étais en train d’écrire, mais je vois qu’il faut finir, et pour ne pas vous ennuyer et pour ne pas manquer à mon devoir. Adieu, mon cher marquis ! je vous embrasse, »


Frédéric.

Plusieurs traits prouvent que le zèle du marquis d’Argens se manifestait dans les plus petites choses. En voici une preuve dans l’anecdote suivante, que nous tirons des Souvenirs à Berlin, « Le prince de Kaunitz, ministre de l’empereur, ayant témoigné, en 1764 le