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Thérèse

„ ſuffira que je voie la plaie que S. François y a imprimée ; ah ! il ſubſiſte. Bon dit-il ! je ſuis content. S. François vous aime toujours ; la plaie eſt vermeille & pure ; j’ai eu ſoin d’apporter encore avec moi le ſaint morceau de ſon cordon ; nous en aurons beſoin à la ſuite de nos excercices. Je vous ai déja dit, ma ſœur, continua-t-il, que je vous diſtinguois de toutes mes Pénitentes vos compagnes, parce que je vois que Dieu vous diſtingue lui-même de ſon ſaint troupeau, comme le Soleil eſt diſtingué de la Lune & des autres Plantes. C’eſt pour cette raiſon que je n’ai pas craint de vous révéler ſes miſteres les plus cachés. Je vous l’ai dit, ma chere ſœur, oubliez-vous & laiſſez faire. Dieu ne veut des hommes que le cœur & l’eſprit. C’eſt en oubliant le corps, qu’on parvient à s’unir à Dieu, à devenir ſainte, à opérer des miracles. Je ne puis vous diſſimuler, mon petit ange, que dans notre dernier exercice, je me ſuis apperçu que votre eſprit tenoit