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SODOME.

aussi, à son esprit. Puisque la Fatalité (peu de temps avant il eût dit Dieu) dérangeait son existence, il céderait, et, ne pouvant être un homme fort, il consentirait à être homme. Il s’en irait, rentrerait dans la vie et dans la nature, puisqu’il ne pouvait vivre en dehors de la vie et de la nature. C’était là le langage de la sagesse, au moins de la prudence : il se crut assez fort pour n’être ni sage ni prudent, il ne s’enfuit pas : ce fut sa perte. La chasteté avait pu exister, aurait pu exister, tout au moins, quand il n’avait pas auprès de lui l’occasion, l’excitation. Elle ne pouvait plus exister maintenant… Il n’y eut d’abord que des péchés de la pensée.

Simplement il alla trouver le curé de Noirchain et se confessa : celui-ci lui recommanda la prière et la volonté !

Jacques ne les retrouva plus !

Un grand découragement le prit ; ce fut la fin. La ruine commença alors ; les tentations ne furent plus seulement dans l’esprit, elles furent nettes et précises : en dehors de la nature, la chute fut contre la nature et honteuse : faut-il redire que celle-ci après un repos de trente années surgit, brusquement, invincible !

Un moment, ses entrevues avec Elle furent moins fréquentes ; il voulut les rendre plus