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LA RETRAITE.

rares : dans son ignorance de ces choses, Elle se plaignit d’être négligée et l’occasion de pécher lui devint constante.

Un soir, Elle arriva au château, et tout de suite : « Je viens dîner avec vous, mon père arrive demain ; je veux que nous passions une bonne soirée, car peut-être nous verrons-nous moins souvent. »

Jacques fut joyeux de cette prévenance, mais, au fond, un peu triste : c’était la tentation qui venait encore ! En attendant l’heure, ils sortirent et s’allèrent promener dans la campagne.

Ce fut un soir comme tous leurs soirs jusqu’alors ;

la nature était la même ;

le crépuscule revenait toujours semblable ;

les teintes grises de la nuit naissante étaient toujours grises, le silence était toujours silencieux ;

les mêmes étoiles allaient tout à l’heure revenir sur le même ciel ;

Elle, enfin, était toujours douce et confiante ;

Jacques avait changé !

Par une antithèse des choses dont il ne s’étonnait plus maintenant, puisque tout semblait lutter contre lui, Elle était gaie. Elle lui raconta une histoire de paysans amusante, avec des rires