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Page:Argis - Sodome, 1888.djvu/217

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LE MONDE.

comprendre, ils entrèrent dans une pièce très luxueuse. Jacques maintenant aurait voulu s’en aller ; il n’osait…

Des rideaux, très raides, de velours rouge cachaient les fenêtres, et aucun bruit ne pénétrait ici. Tout autour de la pièce, des divans couverts de coussins.

Pêle-mêle, sur une table, Jacques distingua des costumes de religieuse, des corsets, des pantalons de femme, des plumes de paon, des morceaux de bois ithyphalliques ; dans un coin, un mannequin ; un chien de forte taille, l’air abruti, sauta d’une chaise longue et vint caresser Soran ; sur les murs, des gravures où une sale imagination montrait des hommes dans des poses étranges et dans les contorsions d’un éréthisme s’assouvissant monstrueusement.

Jacques était mal à l’aise et, lorsque son hideux menin se vautra sur un sofa pour une passiveté éhontée, Jacques Soran eut enfin un mouvement de dégoût terrible, et cet être immonde, innommable dans aucun langage, l’écœura.

… Dans ce suprême instant, il revit tout le passé, et ce passé qui avait failli le perdre le sauva d’une ignoble souillure. En un instant,