Page:Argis - Sodome, 1888.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
200
SODOME.

— Et, dit-il négligemment, vous ne venez qu’ici ?

— C’est ici que la place est préférable ; néanmoins, je vais quelquefois aux alentours du Grand-Hôtel, le quartier est assez bon à cause des riches étrangers, ou au Palais-Royal, ou encore aux Tuileries.

— Et, insista Jacques, vous avez beaucoup d’habitués ?

— Sans doute, dit celui-ci. Puis, comme pour le lui prouver, fatigué aussi d’une conversation inutile, il fit mine de s’éloigner.

Jacques sentit alors des désirs d’une rigidité insurmontable l’empoigner violemment :

— Ne connaissez-vous pas un lieu moins dangereux ? dit-il.

L’homme eut un sourire de satisfaction, il avait atteint son but. Ils s’en allèrent tous deux par des rues tranquilles, Jacques rougissant comme s’il avait peur d’être surpris dans un tel commerce, et ils arrivèrent non loin de la rue La Boétie, devant une maison de bonne apparence.

— C’est ici, dit le succube. Il frappa quelques coups à la porte et toussa légèrement… Une grosse femme les reçut très aimablement et, après quelques mots d’un argot que Jacques ne put