Page:Argis - Sodome, 1888.djvu/279

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IV

Quoi maintenant ? Peut-on dire la vie que fut la leur et saisir, avec les pinces ténues de l’analyse, des sentiments qu’ils s’ingéniaient à cacher sans vouloir y réussir ?

Quoi maintenant ?… Est-ce un commerce honteux dont ils n’eurent pu ne pas rougir en face l’un de l’autre ?

Est-ce le vice s’étalant avec impudeur dans le sans-gêne de toute barrière rompue ? Est-ce la débauche des corps et l’obscénité de la chair sans voile ?…

Ce ne fut ni le vice, ni la débauche, ni l’obscénité ; ce fut l’amour planant encore confusément sur eux, car dans une pudique convention et muette, ils ne parurent pas, l’un à l’autre, se rappeler le passé. Ce fut l’amour aussi pur, malgré cet oubli