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Page:Aristide Briand-La Grève générale et la Révolution-1932.djvu/11

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Le résultat de leurs réflexions a été ce qu’il devrait être ; il les a conduits instinctivement à la conception de la grève générale ; en sorte qu’il m’a suffi, soit dans les conférences, soit dans les congrès, de la dégager en une formule précise pour me trouver aussitôt en communion d’esprit avec les représentants du prolétariat organisé.

Le secret de la force de cette idée réside en ceci, qu’elle est venue au monde du travail apportée par l’évolution économique elle-même. Et je dis à l’avance qu’il n’est pas possible, entendez-moi bien, au point de vue économique tout au moins, de ne pas être partisan de la grève générale quand on l’est de l’organisation syndicale. (Vifs applaudissements)

Quel est effet le point culminant de l’organisation syndicale ? Doit-elle se borner à la création de Syndicats, voire de Fédérations plus ou moins nombreuses ? Non, n’est-ce pas ? Lorsque vous conseillez aux travailleurs de se grouper en Syndicat, aux Syndicats de se grouper entre eux, vous envisagez une vaste organisation définitive dans laquelle seraient représentées toutes les forces du travail. Vous n’avez pas la pensée qu’elle s’arrêtera à la Fédération des mineurs, des métallurgistes, des ouvriers du bâtiment : vous espérez qu’à un moment donné, toutes ces Fédérations de métiers seront elles-mêmes fédérées entre elles dans une Confédération générale du travail.

Or, citoyens, quand vous allez, vous, militants, — et cela est arrivé à la plupart de ceux qui assistent à ce Congrès, — quand vous allez préconiser la création d’un Syndicat, vous ne vous reconnaissez pas le droit de conseiller aux futurs syndiqués d’exclure de leurs préoccupations, de bannir de leurs statuts l’éventualité de la grève. Vous prévoyiez qu’à un moment donné, un conflit