Page:Aristide Michel Perrot - Collection historique des ordres de chevalerie civils et militaires (1820).djvu/19

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Soliman, et périrent presque tous sur les ruines de Ptolémaïde. Charles-Quint recula la ruine totale de l’ordre en lui accordant l’île de Malte en toute souveraineté.
La considération que ces ordres acquirent et leur influence politique décidèrent les rois à en créer de nouveaux. On vit successivement s’élever ceux de Calatrava, d’Alcantara, de Constantin, de la Toison d’Or, de la Jarretière, de Saint-Hubert, de l’Eléphant, de Saint-Michel, du Saint-Esprit, de Saint-Louis, de Marie-Thérèse, de Saint-Georges, et une foule d’autres.
Ces institutions, qui se multiplièrent beaucoup dans le dernier siècle, diffèrent dans le but de leur création : les unes sont destinées à distinguer la noblesse des autres classes de la société ; les autres sont souvent créées pour des motifs frivoles, à peine autorisées par les gouvernemens des États ou elles existent, et où quelquefois elles s’obtiennent par intrigue ou même à prix d’argent.
Les seuls ordres véritablement respectables sont ceux fondés pour la récompense des actions d’éclat, des vertus et des talens.
La France a, sous ce point de vue, l’avantage incontestable de posséder un ordre dont l’institution est à la fois un chef-d’œuvre de politique et de philosophie : la Légion-d’Honneur, récompense de tous les genres de mérite ;

« elle décore le savant dans son modeste réduit, l’homme d’Etat sur les bancs du Conseil, la valeur jusque »