Aller au contenu

Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/371

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TRYGÆOS.

J’ai le cœur sur les lèvres devant l’affreux sac d’osier d’un très affreux ennemi : c’est l’odeur du rot d’un mangeur d’oignon ; mais avec Opôra réceptions, Dionysia, flûtes, tragédies, chants de Sophoklès, grives, petits vers d’Euripidès…

HERMÈS.

Pleure de la calomnier : elle ne se plaît pas avec un faiseur de plaidoiries.

TRYGÆOS.

Lierre, passoire pour le vin, brebis bêlantes, gorges de femmes courant aux champs, servante prise d’ivresse, kongion renversé et mille autres bonnes choses.

HERMÈS.

Tiens, maintenant, regarde comme ces villes réconciliées jasent entre elles et rient de bonne humeur ; et cela, bien qu’affreusement meurtries, et toutes couvertes de ventouses.

TRYGÆOS.

Regarde aussi les figures des spectateurs, afin de savoir quels sont leurs métiers.

HERMÈS.

Ah ! malheur ! ne vois-tu pas ce fabricant d’aigrettes qui s’arrache lui-même les cheveux, tandis que le faiseur de hoyaux pète au nez de ce fabricant d’épées ?

TRYGÆOS.

Et le fabricant de faux, ne vois-tu pas comme il se réjouit et fait la nique à ce faiseur de lances ?