Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 1.djvu/372

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HERMÈS.

Va, maintenant, ordonne aux laboureurs de se retirer.

TRYGÆOS.

Écoutez, peuples. Que les laboureurs retournent au plus vite dans leurs champs, avec leurs instruments aratoires, sans lances, sans épées, sans javelots ; car déjà tout se remplit ici de la vieille Paix. Que chacun se rende à ses travaux champêtres, après avoir chanté un Pæan !

LE CHŒUR.

Ô jour désiré des gens de bien et des cultivateurs, avec quelle joie, en te revoyant, je veux saluer mes vignes et les figuiers que je plantai dans ma jeunesse ! Le cœur nous dit de les embrasser après un si long temps.

TRYGÆOS.

Et maintenant, bonnes gens, commençons par adorer la Déesse qui nous a débarrassés des aigrettes et des Gorgones ; ensuite nous retournerons à notre logis, chez nous, dans nos champs, après avoir fait l’emplette de quelque bonne salaison.

HERMÈS.

Ô Poséidôn, le beau coup d’œil que présente leur troupe, serrée comme une galette, animée comme un banquet !

TRYGÆOS.

Par Zeus ! c’est une belle chose qu’un hoyau bien emmanché ; et les fourches à trois pointes brillent vivement au soleil. Elles nous servent à aligner comme il faut les