Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/101

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POSÉIDÔN.

Que devons-nous faire ?

HÈRAKLÈS.

Quoi ? Négocions.

POSÉIDÔN.

Hé, malheureux ! ne vois-tu pas qu’on te trompe depuis longtemps ? Tu te ruines toi-même. Car si Zeus meurt, après leur avoir donné l’empire, te voilà dans la pauvreté : c’est à toi que sont tous les biens que Zeus laisserait en mourant.

PISTHÉTÆROS.

Ô malheur ! Comme on t’en fait accroire ! Viens ici à l’écart, que je te parle. Ton oncle te trompe, pauvre garçon. Des biens paternels il ne te revient pas une obole : c’est la loi : tu es bâtard et non fils légitime.

HÈRAKLÈS.

Moi bâtard ? Que dis-tu ?

PISTHÉTÆROS.

Sans doute, de par Zeus ! puisque tu es né d’une femme étrangère. Et comment crois-tu qu’Athèna fût son héritière, elle sa fille, si elle avait des frères légitimes ?

HÈRAKLÈS.

Mais si mon père voulait me donner ses biens en mourant, à moi bâtard ?

PISTHÉTÆROS.

La loi ne le lui permet pas. Et ce Poséidôn même, qui