signe de la vieille, la femme se met à crier : « Va-t’en, va-t’en, mon mari, il me semble que je vais accoucher. » L’enfant gigote dans la marmite, le mari s’éloigne tout joyeux. On ôte le miel de la bouche de l’enfant, qui se met à crier. Alors la maudite vieille, qui a apporté l’enfant, accourt souriante vers le mari et lui dit : « Un lion, un lion t’est né, c’est tout ton portrait, c’est toi des pieds à la tête, y compris les insignes de ta virilité, une vraie pomme de pin. » Ne sont-ce pas là nos méfaits ? Oui, certes, par Artémis. Et nous nous emportons contre Euripidès, qui ne nous en fait pas plus que nous n’en avons fait ?
Voilà qui est étrange ! Où a-t-elle trouvé cela ? Quel pays a produit une pareille effrontée ? Une femme d’une langue aussi perverse, si ouvertement éhontée, je ne pensais pas qu’il y en eût parmi nous, ni capable d’une telle audace. Mais tout peut arriver, et j’approuve le vieux proverbe : « Il faut regarder sous chaque pierre, de peur qu’il n’en sorte un orateur prêt à mordre. » Mais il n’y a rien au monde de pire que les femmes naturellement sans pudeur, si ce n’est les femmes elles-mêmes.
J’en jure par Aglauros, femmes, vous avez perdu le sens ou vous êtes sous l’influence d’un philtre, ou victimes d’un malheur étrange, pour permettre que cette peste vous insulte toutes. S’il y en avait une parmi vous… Eh bien ! allons-y nous-mêmes avec nos servantes, prendre quelque part de la cendre, lui épiler le bas-ventre, afin qu’elle apprenne, étant femme, à ne pas parler mal des femmes dorénavant.