Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/343

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EURIPIDÈS.

« La Persuasion n’a pas d’autre temple que l’éloquence. »

ÆSKHYLOS.

« Seule parmi les divinités, la Mort est insensible aux présents. »

DIONYSOS.

Lâchez, lâchez ! C’est celui-ci qui l’emporte encore sur l’autre : il a mis au plateau la Mort, le plus lourd des maux.

EURIPIDÈS.

Et moi la Persuasion ; mon vers est excellent.

DIONYSOS.

Mais la Persuasion est légère et elle n’a pas de sens. Cherche un autre vers, qui emporte la balance du côté favorable pour toi, un vers vigoureux, grand.

EURIPIDÈS.

Voyons, où en ai-je un de cette espèce ? Où ?

DIONYSOS.

Je te le dirai : « Akhilleus a amené au jeu de dés deux et quatre. » Parlez ; ceci est pour vous la dernière épreuve.

EURIPIDÈS.

« Sa main saisit une massue lourde comme le fer. »

ÆSKHYLOS.

« Char sur char, mort sur mort. »

DIONYSOS.

Tu as encore le dessous cette fois.