Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/346

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sagement ; l’autre, clairement. Mais dites-moi encore l’un et l’autre votre sentiment sur le moyen de sauver l’État.

EURIPIDÈS.

Ce serait de donner Kléokritos pour ailes à Kinésias, afin que le souffle des vents les emporte par delà le rivage de la mer.

DIONYSOS.

Plaisant spectacle, mais quel en est le sens ?

EURIPIDÈS.

En cas de combat naval, ils auraient des fioles pleines de vinaigre, dont ils arroseraient les yeux des ennemis. Mais j’ai une idée et je veux vous la dire.

DIONYSOS.

Parle.

EURIPIDÈS.

Ce qui n’est pas, en ce moment, digne de confiance, ayons-y confiance ; et ce qui est digne de confiance, n’y ayons pas confiance.

DIONYSOS.

Comment ? Je ne comprends pas. Parle moins savamment et plus clairement.

EURIPIDÈS.

Si ceux des citoyens qui ont maintenant notre confiance, nous nous en défions, et si ceux dont nous n’usons pas, nous en faisons usage, nous sommes sauvés. Car si, en ce