Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/350

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assis auprès de Sokratès, pour bavarder, dédaignant la musique et méprisant les sublimités de l’art tragique. Tenir des discours emphatiques, débiter des subtilités niaises, et passer à cela une vie oisive, c’est le fait d’un homme qui a perdu la raison.




PLOUTÔN.

Pars avec joie, Æskhylos ; sauve notre patrie par de sages leçons et instruis les fous : ils sont nombreux. Emporte et donne ceci à Kléophôn, cela aux receveurs publics Myrmex et Nikomakhos, et ceci à Arkhénomos. Dis-leur de venir vite ici vers moi, et de ne point tarder. S’ils ne se hâtent pas, je jure par Apollôn de les marquer au front, de leur lier les pieds, et de les jeter vite sous terre avec Adimantos, fils de Leukolophos.

ÆSKHYLOS.

Ainsi ferai-je. Et toi, donne ma place à Sophoklès pour qu’il la garde et me la conserve, si jamais je reviens ici. Car je le regarde comme le second dans l’art dramatique. Mais n’oublie pas que cet intrigant, ce menteur, ce fourbe, ne doit jamais s’asseoir sur mon siège, même de force.

PLOUTÔN.

Vous, éclairez-le de vos torches sacrées, et, en lui faisant cortège, chantez à sa gloire ses hymnes et ses chœurs.

LE CHŒUR.

Et d’abord accordez un heureux voyage au poète qui