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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/358

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PRAXAGORA.

Est-ce un de ces bâtons sous lesquels il pète ?

PREMIÈRE FEMME.

Par Zeus Sauveur ! il serait mieux en état que personne, s’il était revêtu de la peau de Panoptès, de faire paître le troupeau populaire.

SIXIÈME FEMME.

Et moi, de par Zeus ! j’ai apporté ceci pour carder, pendant l’assemblée.

PRAXAGORA.

Pendant l’assemblée, malheureuse !

SIXIÈME FEMME.

Oui, par Artémis ! je le ferai. Entendrai-je moins bien, si je carde ? Mes petits enfants sont tout nus.

PRAXAGORA.

Quelle idée as-tu de carder, quand il ne faut montrer aux assistants aucune partie de notre corps ! Nous nous ferions une belle affaire, si, devant le peuple assemblé, l’une de nous, rejetant son manteau et s’élançant à la tribune, montrait son Phormisios. Si, au contraire, nous prenons place les premières, nous resterons inconnues, enveloppées de nos manteaux. Avec cette longue barbe attachée à notre visage, qui, en nous voyant, ne nous prendra pas pour des hommes ? Ainsi Agyrrhios n’a pas été reconnu, grâce à la barbe de Pronomos. C’était alors une femme ; et maintenant, tu vois, il remue les plus grandes affaires de l’État : allons donc, et mettons-nous à l’œuvre, tandis que les astres brillent au ciel ; car l’as-