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Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/361

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HUITIÈME FEMME.

Eh bien ! Parlerai-je avant de boire ?

PRAXAGORA.

Comment, avant de boire ?

HUITIÈME FEMME.

Pourquoi, en effet, ma chère, me suis-je couronnée ?

PRAXAGORA.

Va-t’en vite ; tu nous en aurais peut-être fait autant à l’assemblée.

HUITIÈME FEMME.

Quoi donc ? Les hommes ne boivent donc pas à l’assemblée ?

PRAXAGORA.

Allons ! Tu crois qu’ils boivent !

HUITIÈME FEMME.

Oui, par Artémis ! et du plus pur. Aussi les décrets qu’ils formulent, pour qui les considère avec attention, sont comme de gens frappés d’ivresse. Et, de par Zeus ! ils font aussi des libations. En vue de quoi toutes ces prières, si le vin n’était pas là ? Puis ils s’injurient en hommes qui ont trop bu, et, au milieu de leurs excès, ils sont emportés par les archers.

PRAXAGORA.

Toi, va t’asseoir ; tu n’es bonne à rien.

HUITIÈME FEMME.

De par Zeus ! j’aurais mieux fait de ne pas mettre de barbe ; il me semble que je vais mourir de soif.