Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/392

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moi donc, les hommes qui se portent à des voies de fait sur les autres et qui, au sortir d’un bon repas, les maltraitent, comment paieront-ils ? Je crois que ce point t’embarrasse.

PRAXAGORA.

Avec la pitance qu’ils allaient manger. Quand on en sera privé, on ne commettra plus d’outrages si honteusement punis par le ventre.

BLÉPYROS.

Ainsi il n’y aura plus de voleur ?

PRAXAGORA.

Comment voler sa propre part ?

BLÉPYROS.

On ne sera plus dépouillé la nuit ?

PRAXAGORA.

Non : que tu couches soit chez toi, soit dehors, comme auparavant, puisque la vie sera facile à tous. Si l’on te dépouille, tu feras un présent. Car à quoi bon résister ? On ira au fonds commun se faire donner un autre vêtement meilleur que le premier.

BLÉPYROS.

On ne jouera plus aux dés ?

PRAXAGORA.

À propos de quoi le ferait-on ?

BLÉPYROS.

Quel régime établiras-tu ?