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LA HUPPE.

Mais comment leur donner la santé, qui est chez les dieux ?

PISTHÉTÆROS.

S’ils sont heureux, n’est-ce pas la meilleure santé ? Sache-le, un homme malheureux ne se porte jamais bien.

LA HUPPE.

Comment parviendront-ils à la vieillesse ? car elle est aussi dans l’Olympos ; ou faudra-t-il qu’ils meurent enfants ?

PISTHÉTÆROS.

Mais, par Zeus ! les oiseaux ajouteront trois cents ans à leur vie.

LA HUPPE.

Pris sur qui ?

PISTHÉTÆROS.

Sur qui ? Sur eux-mêmes. Ne sais-tu pas que la corneille babillarde vit cinq âges d’hommes ?

EVELPIDÈS.

Ah ! ah ! Comme voilà pour nous de bien meilleurs rois que Zeus !

PISTHÉTÆROS.

Bien meilleurs, n’est-ce pas ? Et d’abord nous n’avons pas besoin de leur bâtir des temples de marbre, ni de les fermer avec des portes d’or : ils habiteront sous l’épaisseur des bois, sous les yeuses ; puis les vénérables parmi