Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/464

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KHRÉMYLOS.

Tu niaises pour niaiser ; car tous ces travaux que tu viens de nous énumérer, nos esclaves les exécuteront.

PÉNIA.

Mais comment auras-tu des esclaves ?

KHRÉMYLOS.

Eh mais, nous en achèterons avec notre argent.

PÉNIA.

Et d’abord qui sera le vendeur, si celui-là même a de l’argent ?

KHRÉMYLOS.

Un homme épris du gain, un trafiquant venant de Thessalia, d’où sont les rusés marchands d’esclaves.

PÉNIA.

Mais tout d’abord il n’y aura plus un seul marchand d’esclaves, d’après le discours même que tu tiens. Car quel riche courra le risque de sa vie pour faire ce commerce ? Si bien que, contraint toi-même de labourer, de piocher, de faire tous les autres travaux, tu mèneras une existence beaucoup plus douloureuse que celle d’aujourd’hui.

KHRÉMYLOS.

Que cela retombe sur ta tête !

PÉNIA.

Tu n’auras plus de lit pour y dormir : ils auront disparu ; ni tapis, car qui voudra tisser, ayant de l’or ? ni gouttes d’essence pour parfumer votre jeune épouse ; ni