Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/468

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PÉNIA.

Mais vous avez tous les deux l’esprit réellement chassieux de chassies qui datent de Kronos : Zeus est pauvre, et je vais vous le prouver clairement. S’il était riche, comment dans le concours olympique, créé par lui, où il a assemblé régulièrement tous les cinq ans la Hellas entière, ferait-il proclamer les athlètes vainqueurs pour les couronner d’une couronne d’olivier ? Il vaudrait mieux qu’elle fût d’or, s’il était riche.

KHRÉMYLOS.

Mais cela même ne prouve-t-il pas qu’il fait cas de la richesse ? C’est par économie et parce qu’il ne veut faire aucune dépense, qu’il donne ces bagatelles aux vainqueurs, et qu’il garde la richesse pour lui.

PÉNIA.

Tu cherches à lui imputer un méfait bien plus honteux que la pauvreté, si, étant riche, il se montre aussi bas, aussi épris du gain.

KHRÉMYLOS.

Que Zeus te confonde en te couronnant d’une couronne d’olivier !

PÉNIA.

Osez me répondre que tous les biens ne vous viennent pas de la pauvreté !

KHRÉMYLOS.

On peut demander à Hékatè lequel vaut mieux d’être riche ou pauvre. Elle exige que ceux qui possèdent et qui sont riches offrent un festin tous les mois, et que les