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LA FEMME.

Tu dis vrai ; et voilà déjà Dexinikos qui se levait pour attraper des figues.




LE CHŒUR.
(Lacune.)




KARIÔN.

Qu’il est doux, braves gens, d’être heureux, et cela sans rien emporter de chez soi ! Un amas de bonheur a fait invasion dans notre maison, sans que nous ayons commis une injustice. Être riche ainsi est vraiment une agréable chose. La huche est pleine d’orge blanche, et les amphores d’un vin noir, qui fleure bon. Tous nos coffres regorgent d’argent et d’or, que c’est merveille. Le puits est rempli d’huile, les lékythes débordent d’essences, et le fruitier de figues. Vinaigriers, pots, marmites, toute la vaisselle est devenue d’airain. Les vieux plats usés où l’on sert le poisson sont d’un argent brillant à l’œil. Nos lieux d’aisances sont tout à coup devenus d’ivoire. Nous autres esclaves, nous jouons à pair ou non avec des statères ; et, par raffinement, nous ne nous torchons plus avec des pierres, mais avec des têtes d’ail. En ce moment, mon maître, ceint d’une couronne, immole, dans la maison, un porc, un bouc et un bélier. Moi, j’ai été chassé par la fumée : je ne pouvais plus rester à l’intérieur, elle me piquait les yeux.