Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/60

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coursiers. Et toi, vénérable fondateur d’Ætna, toi de qui le nom rappelle les sacrifices sacrés, fais-nous tel don que tu voudrais pour ta personne ; que ta bienveillance nous l’accorde.

PISTHÉTÆROS.

Ce maudit poète va nous donner de la tablature, si nous ne lui octroyons quelque chose qui nous en débarrasse. Holà ! toi qui as une casaque par-dessus ta tunique, quitte-la et fais-en présent à ce poète habile. Prends cette casaque : tu m’as l’air tout transi.

LE POÈTE.

Ma Muse chérie reçoit volontiers ce présent ; mais toi, prête-moi une oreille attentive à ce chant pindarique.

PISTHÉTÆROS.

Cet homme ne nous délivrera pas de lui !

LE POÈTE.

Parmi les Skythes nomades erre Stratôn, qui n’a pas même un léger tissu pour se vêtir : il s’en va sans gloire, sans casaque et sans tunique. Tu comprends ce que je dis ?

PISTHÉTÆROS.

Je comprends que tu veux recevoir la tunique. Dépouille-toi ; il faut rendre service au poète. Prends et va-t’en.

LE POÈTE.

Je m’en vais, et, en m’en allant, je composerai ces vers pour honorer la ville : « Dieu au trône d’or, célèbre la