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LE POÈTE.

Je suis un chanteur d’hymnes, aux sons doux comme le miel, un zélé serviteur des Muses, selon Homèros.

PISTHÉTÆROS.

Au fait, tu es un esclave et tu as les cheveux longs !

LE POÈTE.

Non pas, mais nous tous, poètes, nous sommes, selon Homèros, les zélés serviteurs des Muses.

PISTHÉTÆROS.

Il n’est donc pas étonnant que tu aies un manteau troué. Mais pourquoi donc, ô poète, as-tu la malechance de venir ici ?

LE POÈTE.

J’ai fait des vers pour votre Néphélokokkygia, nombre de beaux dithyrambes et de parthénies dans le goût de Simonidès.

PISTHÉTÆROS.

Et quand les as-tu faits ? depuis combien de temps ?

LE POÈTE.

Il y a longtemps, longtemps, que je chante cette cité.

PISTHÉTÆROS.

Mais je célèbre à l’instant même son dixième jour, et je viens de la nommer comme on fait pour les petits enfants.

LE POÈTE.

La parole des Muses est rapide ; elle vole comme les