Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/69

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PISTHÉTÆROS.

Et moi je vais briser tes urnes.

L’INSPECTEUR.

Souviens-toi du moment où tu as fait tes ordures près de la stèle, le soir.

PISTHÉTÆROS.

Fi ! Qu’on le saisisse ! Eh bien ! tu ne restes pas ?

LE PRÊTRE.

Allons-nous-en d’ici au plus vite ; et à l’intérieur sacrifions le bouc aux dieux.




LE CHŒUR.

Désormais c’est à moi, qui vois tout, qui domine tout, que tous les mortels offriront des sacrifices et de solennelles prières. Car mes regards embrassent la terre entière ; je préserve les fruits en fleur, en détruisant la race des bêtes de toute espèce, qui, dans la terre, dévorent de leurs mâchoires insatiables les germes sortant du calice, et sur les arbres les fruits qui s’y étalent ; je tue celles qui, dans les jardins embaumés, portent le ravage de leur contact funeste : les reptiles et les animaux voraces qui tombent sous mon aile périssent tous jusqu’au dernier.

Aujourd’hui, plus que jamais, on proclame cet édit : « Celui de vous qui tuera Diagoras de Mèlos, recevra un talent ; si quelqu’un tue quelqu’un des tyrans morts, il recevra un talent. » Nous aussi, nous voulons aujourd’hui promulguer ce décret : « Si quelqu’un de vous tue Phi-