Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/73

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PREMIER MESSAGER.

Voici, mon bon, une invention des plus ingénieuses. Les oies, se servant de leurs pattes comme de pelles, battaient le mortier et l’entassaient dans les auges.

PISTHÉTÆROS.

Ah ! vraiment, que ne ferait-on pas avec les pattes ?

PREMIER MESSAGER.

En même temps, de par Zeus ! les canes, la ceinture serrée, portaient des briques ; en haut, la truelle au dos, comme des mères leurs enfants, le mortier au bec, voltigeaient les hirondelles.

PISTHÉTÆROS.

Quel besoin, après cela, de salarier des mercenaires ? Voyons, maintenant, quels oiseaux ont construit la charpente du mur ?

PREMIER MESSAGER.

Comme charpentiers des plus habiles étaient les pélicans, qui, de leurs becs, équarrissaient les portes : on eût dit le bruit des haches dans un chantier naval. Et maintenant tout est garni de portes, verrouillé et bien gardé ; on fait la ronde, la cloche circule, partout sont posées des sentinelles et des feux allumés sur les tours. Mais je cours vite me laver : à toi à présent de faire le reste.




LE CHŒUR.

Eh bien, que fais-tu ? Tu t’étonnes de ce que la muraille a été bâtie si vite ?