Aller au contenu

Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

deux chars qui se croiseraient, feraient courir leur attelage, les chevaux en fussent-ils grands comme le Cheval de bois.

PISTHÉTÆROS.

Par Hèraklès !

PREMIER MESSAGER.

La longueur, je l’ai mesurée moi-même, est de cent stades.

PISTHÉTÆROS.

Par Poséidôn ! c’est ce qui s’appelle grand. Et quels ouvriers ont bâti cette œuvre gigantesque ?

PREMIER MESSAGER.

Les oiseaux. Nul autre qu’eux n’était là : ni tuilier ægyptien, ni tailleur de pierre, ni charpentier : ils ont tout fait de leurs mains : aussi suis-je émerveillé. De la Libyè sont venues trente mille grues, qui avaient avalé les pierres d’assises ; les râles les ont équarries de leurs becs : dix mille cigognes façonnaient les briques, tandis que l’eau était portée en l’air par les pluviers et les autres oiseaux de rivière.

PISTHÉTÆROS.

Qui leur préparait le mortier ?

PREMIER MESSAGER.

Des hérons dans des auges.

PISTHÉTÆROS.

Et comment transportaient-ils ce mortier ?