Page:Aristophane, trad. Talbot, 1897, tome 2.djvu/85

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dans mon vol je parcours, l’une après l’autre, les routes de la mélodie.

PISTHÉTÆROS.

Voilà une occupation qui réclame une cargaison d’ailes.

KINÉSIAS.

D’un esprit et d’un corps intrépides, j’en cherche une nouvelle.

PISTHÉTÆROS.

Nous saluons Kinésias, l’homme-tilleul. Pourquoi venir ici, clopin-clopant, sur ton pied bot ?

KINÉSIAS.

Je veux devenir oiseau, mélodieux rossignol.

PISTHÉTÆROS.

Assez de mélodies ; dis-moi ce que tu demandes.

KINÉSIAS.

Par toi muni d’ailes, je veux m’élever au-dessus des airs, et tirer des nuées des préludes vaporeux et neigeux.

PISTHÉTÆROS.

Le moyen de tirer des préludes des nuées ?

KINÉSIAS.

C’est d’elles que dépend notre art. Les dithyrambes sont aériens, ténébreux, sombrement azurés, emportés sur des ailes. Écoute, tu le sauras tout de suite.

PISTHÉTÆROS.

Non, pas moi.