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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/22

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avec leurs tambourins phrygiens, pour célébrer l’orgie, qu’on ne pourrait plus circuler. Mais aujourd’hui, qu’il s’agit de choses sérieuses, pas encore une femme. Si pourtant, voici ma voisine qui sort de chez elle. Bonjour, Calonice.

CALONICE

Bonjour, Lysistrata. Pourquoi es-tu ainsi troublée ? Déride ton front, amie très chère ! Les sourcils froncés, ça ne te va pas.

LYSISTRATA

J’ai le cœur gros, Calonice, et je suis bien honteuse de notre sexe. Les hommes ont beau prétendre que nous sommes rusées…

CALONICE

Mais ils ont bien raison, par Zeus.

LYSISTRATA

Ah ! oui, j’ai fait savoir aux femmes qu’il fallait se réunir ici pour délibérer sur de graves questions ; elles dorment au lieu de venir.

CALONICE

Elles viendront, ma chérie, elles viendront. Tu sais bien que les femmes ne peuvent pas sortir à leur aise : l’une soigne son mari, l’autre secoue son esclave ou