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Page:Aristophane - Lysistrata (trad. Raoul Vèze), 1928.djvu/34

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LYSISTRATA

Et toi, Myrrhine ?

MYRRHINE

Je préfère, moi aussi, le feu.

LYSISTRATA

Oh ! nous sommes bien le sexe débauché. Ce n’est pas sans raison que les poètes tragiques nous mettent en scène : nous ne sommes pas bonnes à autre chose qu’à faire l’amour. Mais toi, ma chère Lacédémonienne, laisse-toi convaincre ; même si tu es seule de mon avis, nous pourrons encore sauver la situation.

LAMPITO

Par les déesses, c’est dur pour une femme de s’endormir seule, sans avoir une belle nature à caresser. Et pourtant, il faut s’y résoudre : la paix avant tout et par-dessus tout.

LYSISTRATA

Ô ma grande chérie, seule de toutes, tu es une vraie femme !

CALONICE

Mais si nous renoncions complètement à ce que tu dis — aux dieux ne plaise ! — la paix en serait-elle plus sûre ?